Lâcher prise, mais lâcher quoi?


Je me souviens d’un stage de Tai Chi Chuan que l’animatrice avait débuté en disant :  « Vous avez tous des soucis plein la tête. C’est normal moi aussi. Mais réfléchissez un instant. Sont- ils graves ou importants ?

S’ils concernent une maladie sérieuse ou un risque mortel pour vous ou l’un de vos proches, alors oui : ils sont graves. Autrement ils sont seulement importants… et vous pouvez les laisser de côté le temps de cette session ».

J’ai toujours gardé en mémoire ce commentaire judicieux sur la relativité des problèmes.

Était-ce aussi une approche de la notion du fameux « lâcher prise » dont il est question dans le Tai Chi ?

Laissez-moi vous donner une autre illustration de cette notion avec la métaphore bien connue des spécialistes.

En Asie du Sud-est on a coutume de piéger les singes en mettant dans une noix de coco évidées ou un panier ayant une petite ouverture, une banane, une orange ou une autre friandise dont les singes raffolent. L’ensemble est solidement arrimé au sol ou dans l’arbre.  Le singe y introduit sa main pour attraper ce qui est à l’intérieur mais ne peut plus la retirer une fois fermée avec son contenu du fait de l’étroitesse de l’ouverture. Ne voulant pas lâcher ce qu’il a saisi il reste prisonnieret se fait attraper.

Après avoir réfléchi à ce qui est grave et à ce qui est important, posez-vous la question de savoir à quoi vous rester agrippé. Qu’elle est votre banane, votre orange ou votre friandise qui vous rend prisonnier et vous empêche de bouger.

Bonne médiation !